Bienvenue à Cotent'âne
Un âne du Cotentin garde jusqu'à un an sa bourre d'ânon toute moelleuse, ce qui fait de lui un animal très apprécié des enfants. Son adorable museau blanc lui donne un air de douce peluche. II n'atteint son âge adulte qu'à l'âge de quatre ans. Malgré une taille moyenne, il a acquis une réputation de "travailleur" grâce notamment à son intelligence (mais si). II pouvait rentrer seul des herbages, chargé de ses bidons de lait, jusqu'à la ferme de ses propriétaires.
Un âne du Cotentin (et l'âne en général) aime à se nourrir de fleurs de chardons évitant ainsi la prolifération de leurs graines. À petits pas patients, bien loin des autoroutes dans et sur les chemins les plus escarpés et inaccessibles, il est l'ancêtre des camions. Son entêtement spécifique à son espèce, paraît un bien maigre défaut aux égards des services qu'il a rendu et rend encore à l'homme.
Sur sa robe gris bleuté, la croix de Saint André se prolonge le long de l'arrête de sa queue. Saint André en apercevant la croix où il allait être supplicié s'écria "Je vous salue, ô croix consacrée par le sacrifice du sauveur, vos perles précieuses sont les gouttes de bon sang. Je viens à vous avec joie, recevez le disciple du crucifié. Ô bonne croix, si longtemps désirée, si ardemment aimée, rendez‑moi à mon divin maître. Que par vous je sois admis à la gloire de celui qui par vous m'a sauvé". Il se dépouilla lui‑même de ses vêtements avant de se livrer à ses bourreaux qui le crucifièrent sur une croix de forme particulière en X, appelée depuis croix de Saint‑André.
À petits pas fidèles, il avance comme l'âne de Jérusalem son ancêtre, lorsqu'il transportait Marie la nuit de la naissance du Christ "Je porte le Christ sur le dos, mais pourtant c'est lui qui me mène" pouvait‑il penser. L'âne accompagnera Jésus fidèlement, voulant louer les louanges du sauveur, il ne pourra pourtant que chanter un air faux de tous les diables. En effet l'âne ne sait que brailler un boucan infernal, boucan que l'on nomme un braiment.
Et s'il y a des humains peu enclins à lui trouver de réelles qualités, sachez que lorsque l'on a un ancêtre qui a porté sur son dos, avec la plus extrême attention, Marie, prête à donner naissance au sauveur du monde, on ne peut que transmettre de cet événement, à sa descendante, cette prudente précaution que l'on désigne injustement comme lenteur ou paresse.